Art de rue

Marseille, un après midi pluvieux, à l’entrée de l’hiver : Djel – ex Dj et co-fondateur de La Fonky Family – nous reçoit chez lui pour nous parler de son amour secret, la peinture.

Par Linda Mestaoui

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Gloire à l’art de rue

Une passion assez confidentielle. Djel griffonne pourtant, depuis tout petit, la tête dans les étoiles : sur des bouts de papier, de la maison à l’école. Vient l’époque, avec l’adolescence, du tag au feutre Velleda et du graffiti à la bombe. De 1991 à 1995, avec son crew le RDR 313 (pour “Rois Des Rues”), ils sont proches du vandalisme, étape quasi nécessaire à l’affirmation d’un art né dans la rue qui cherche à s’imposer au regard de tous. Melting pot créatif et “poumon” du centre ville de Marseille, le Cours Julien devient un véritable terrain d’expérimentation. A leur actif 5-6 sorties par nuit, avec l’envie d’être toujours plus visibles. Puis la danse, le rap, les platines prennent le relais, “je prends tout ce que la culture hip-hop me donne”. 1994, La Fonky Family se crée. 1996, Bad boys de Marseille sort. Le succès est détonnant, l’aventure dure 10 ans.

Des platines à la toile, sans rémission

Sa première toile date de 2006, au retour d’un voyage au Vietnam : un fond noir avec un impact rouge, comme une lueur d’espoir dans un moment sombre. Il pense alors “avec tout ce que je sais faire, je vais réaliser des toiles”. Apres des essais aux pinceaux et des collages, les feutres, bombes, poscas, stylos et crayons se révèlent très vite être ses outils de prédilection. Il est influencé par l’artiste peintre Chamizo – pour son travail sur les travers de notre société qu’il dénonce avec humour – Basquiat, le graffiti artiste new-yorkais Futura 2000 ou encore Le Magicien Deuz

Freestyle

Le travail de Dj Djel (a.k.a Diamond Cutter) s’articule en 3 axes. Une première série de portraits In Memory of rend hommage aux artistes qui ont influencé, de prés ou de loin,  la culture hip-hop. Tupac, Guru, Jam Master Jay, Eazy-E. Avec l’envie de les faire vivre encore et toujours en les exposant… La seconde, intitulée Dans ma tête, représente un puzzle introspectif et intimiste. La trilogie se termine enfin par une collection de toiles haute en couleurs, qui reprend les codes de la culture hip-hop : Peace, Unity, Love and Having Fun, précepte sacré du mouvement hip-hop. Un freestyle en hommage à une époque révolue, plus joyeuse et spontanée, légère mais pas moins créative et prolifique. Dernière collaboration en date ? Avec G Koncept, une expo organisée dans les rues de Marseille baptisée Street Playground qu’on vous invite à découvrir ici.

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