The Tattoorialist

Rencontre avec l’homme caché derrière The Tattoorialist, le site français dont tout le monde parle et qui répertorie les plus jolis tatoués du monde.

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@The Tattoorialist

Cachés derrière The Tattorialist : un homme à barbe sosie de Woodkid, Nicolas, et une femme à lunettes (la sienne) : Mylène. Alors qu’ils viennent à peine de célébrer leur 100e portrait et s’apprêtent à sortir un livre, ils inaugurent – aujourd’hui même – un eshop rempli de goodies pour tous les fans (ou pas) de tatouages. Rencontre avec Monsieur.

Tu es infirmier à temps plein. Comment es-tu venu à ce métier ?

J’ai fait un an de psycho et je trouvais ça chiant à mourir. Ma grand-mère est ensuite décédée et je me suis dit : pourquoi pas infirmier ? Je pensais à l’époque que c’était un métier fun : tu pousses des portes où c’est écrit sens interdit, tu portes une blouse… je voyais ça comme un super héros des temps modernes. J’ai compris, plus tard, que le sens interdit était en fait un placard à balais. Puis je me suis dirigé en psychiatrie car l’odeur des hôpitaux me rendait malade, même en bonne santé, tu as l’impression d’être malade !

Comment en es-tu venu à la photographie ?

La photographie était toujours à peu près là. Ado, je fuyais pour aller dans des champs, je pataugeais dans la boue pour aller faire des photos. J’allais sur des voies ferrées. En arrivant à Paris, j’ai abandonné la photo, me suis un peu perdu… Puis j’ai rencontré Mylène. Ça a été une vraie délivrance, un “révélateur” pour faire un parallèle d’ailleurs avec le monde de la photo (le révélateur = l’un des éléments les plus importants pour obtenir un bon développement de film).

Comment se passent tes shootings justement : ce sont des gens que tu rencontres dans la rue, par hasard ?

Au début oui. C’était un pur hasard, comme quand tu fais ton marché, tu tombes sur un bon légume. Les six premiers mois, je me baladais dans Paris. Et puis l’hiver est arrivé, les gens ont commencé à enfiler leurs pulls et c’est devenu compliqué. Du coup, il a fallu qu’on trouve une solution qui a été de pousser la porte des tatoueurs. Dimitri HK de Saint-Germain-en-Laye a tout de suite cru au projet. Et c’est surtout le seul qui a répondu !

Le prochain projet de The Tattoorialist, c’est la sortie d’un livre. Tu peux nous en dire plus ?

L’idée du livre est née il y a un an, autour du 30e portrait. Je pars du principe que si tu ne te donnes pas de vrais challenges, à un moment donné tu n’avances pas. Faut être honnête : être tatoué dans notre société, en particulier dans le monde du travail, c’est pas évident. Alors si grâce au livre je peux aider des gens, ça me va. J’espère que ce livre nous permettra de financer d’autres projets, de prendre un peu de hauteur.

Tu peux nous dévoiler quelques secrets du livre histoire de nous mettre l’eau à la bouche ?

Je peux déjà dire qu’il y aura l’intervention de quatre personnes qui me sont chères. On va faire un livre d’apprentissage sur le tatouage. On va (essayer de) déconstruire ce que les gens pensent savoir et apporter plus d’eau à leur moulin. J’ai demandé à Eirini Rari, qui travaille dans mon hôpital et est spécialiste des transgenres, de travailler sur “la modification corporelle”. Elise Müller (anthropologue) et Marie-Anne Paveau (linguiste) vont également participer au livre. Elles vont toutes deux expliquer, à leur manière, le tatouage.

Avec Mylène vous avez également un blog de mode. Qu’est ce que ça vous apporte de plus ?

Pour le coup, The Tattoorialist n’est pas un blog pour moi mais plutôt un projet photographique, en revanche In&Out est un blog centré sur les jeunes créateurs et le monde du luxe. On a un bon lectorat, fidèle, même si on ne fait pas de bruit du tout avec. Il nous permet de travailler avec de belles maisons comme Louis Vuitton avec qui on collabore depuis deux ans.

 

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